Dany Leprince : Quand ses amis se fâchent, en rouge et noir...
Par Roland Agret
Au moment de l’intrusion sur le parvis de la cité judiciaire du Mans d’une trentaine de motos et d’une quinzaine de voitures, parées de ballons rouge et noir, il y avait comme du Stendal dans l’air…
Rouge pour le sang des victimes, noir pour porter le deuil.
Assurément d’un goût douteux…
Mais en matière de récupération, on ratisse large.
Sur leur ligne de départ à Thorigné sur Dué, la gendarmerie était à la manœuvre et ils se plaçaient aux ordres, docilement.
Si l’on sait que cette même maréchaussée a réalisé la sublime enquête ayant saccagé le dossier Leprince, on peut dire que nos manifestants ne sont pas de gros rancuniers…
Pouet pouet, tût tût, c’est parti pour la destination finale. Un prout prout au Mans. Quelle aventure pour quel assaut !
Béatrice Leprince, toute emmotardée et rosie de bonheur a enfourché un cheval d’acier vrombissant…
Dieu que la photo est belle.
Ce 9 juillet 2011 sera immortalisé par tant de vaillance…
C’est vrai que cette date là me pèse.
Il y a un an, grâce à un travail de réseau acharné, Leprince était libéré contre toute attente, sauf pour nous qui avions tant œuvré pour.
Même si nous nous étions éloignés de l’histoire, avec quel bonheur, nous avions au moins un motif de satisfaction.
Hélas, la machine à tout saccager ronflait à fond et le gain inversé se profilait déjà. Et celui là, il fallait aller le chercher ! Ce qui a été fait et bien fait.
D’un sommet, avec un Graal judiciaire prenable, l’histoire s’est étiolée pour atteindre le fond du fond. Mais quel gâchis irréversible !
Le pire, c’est que ceux qui se sont improvisés en "chefs de guerre" n’ont d’autre expérience que leurs sévices sur le web et une lucidité à la hauteur de leurs illusions. Pour ne pas dire autre chose.
Leprince est bien planté. De manipulateur dénoncé par voie de presse par ses anciens soutiens de comité, le voilà à la merci de toutes les manipulations, y compris judiciaires.
Le Roi est ainsi bien à poil, bien calé dans son perpète.
Benoîtement, j’ai pensé un moment que notre cortège allait foncer sur Angers pour conspuer cet avocat général à l’arrêt indécent…
Peut-être même qu’il allait bloquer l’entrée du Ministère de la Justice ou hurler à la grâce sous les fenêtres du Président.
A défaut d’éléments autrement nouveaux à produire, il faut porter ce que l’on a en démontrant ses force et capacité d’affrontement.
Et si possible ne pas marcher dans les clous encadrés par les gendarmes.
Mais pour ça, il faut être inventif dans l’indignation…
Et rejouer de la pétrolette, c’est du dérisoire déjà bien éculé.
Je ne sais pas ce que le peuple français a vu, mais ce que je sais, c’est que nos guerriers sont d’une délicatesse extrême.
Pour être bien certains de ne pas emmerder leur monde, ils ont déjà choisi le Palais du Mans qui n’a absolument plus rien à voir dans le mauvais film.
Et puis, un samedi après midi…Ils avaient au moins tout le parking pour eux puisque la cité judiciaire, comme chacun le sait, était fermée…
Gesticuler devant une porte close, quelle témérité et surtout, quelle efficacité !
Mais la ballade était si paisible, si belle…
La bêtise ne détruit pas ses usagers mais peut tuer les autres et leur cause...